Le syndrome de Caliméro

OPAC Paray Le Monial

Le syndrome de Caliméro, KESAKO ???

Calimero c’est ce poussin noir ronchon avec sa coquille sur la tête, héros de dessin animé, qui a tendance à se plaindre. Il a vu le jour au début des années 1960, en Italie. À l’origine, c’était un simple personnage de publicité.
Calimero sortait de son nid et tombait dans une flaque de boue, prononçant sa réplique préférée : « C’est vraiment trop injuste ».
Il devint ensuite le célèbre personnage de dessin animé, profondément ancré dans la pop culture. Tellement ancré que lorsqu’une personne se plaint, il est devenu courant de lui dire d’arrêter de faire son Calimero.

Dans la réalité …

Dans la réalité, certaines personnes se plaignent tout le temps, râlent pour un oui ou un non, se sentent victimes d’injustices, toutes les petites contrariétés du quotidien deviennent un prétexte pour se plaindre, se lamenter.
Pourtant, derrière tout cela, se cache bien souvent une véritable souffrance.

Prononcer ces mots de « plainte », c’est se placer en victime qui subit, passivement, espérant l’aide salvatrice de la part d’un proche ou d’un collègue.

Ceci  peut générer plus d’agacement que d’empathie, car leurs plaintes semblent infondées, voire exagérées.

Au départ victime, le Calimero peut vite devenir un tortionnaire pour son entourage et ses collègues. Les proches cherchent à aider, mais n’y arrivent pas de façon durable. Lassés par les jérémiades, ils en viennent à le délaisser : le Calimero exprimera alors que les autres le fuient et plongera de nouveau dans son apitoiement.

Bien souvent, ils font part non pas d’une injustice fondée, mais d’une insatisfaction, ce qui diminue leur crédibilité auprès de l’entourage.

Comment reconnaitre son Caliméro ?
Voici quelques signes caractéristiques pour reconnaitre son propre Caliméro (ou son collègue) :

Le bénéfice de la plainte et les bénéfices secondaires
L’injustice passée
Le masque social
Une tendance à la victimisation et rôle de victime
Un ancrage dans l’opposition
Un mécanisme de protection permettant de se déresponsabiliser
La blessure de l’injustice
La mauvaise estime de soi
Le besoin d’attention et d’attirer l’attention
La souffrance
Le biais cognitif de confirmation (ressasser)
Les schémas répétitifs
L’impression d’être incompris
L’insatisfaction chronique
La récurrence
Règles et postulats de l'IC

Quelques clés pour travailler son Caliméro :

  • Apprendre à exprimer ses plaintes, à être factuel
  • Trouver ses propres réponses
  • Apprendre à s’accepter, accepter de se voir tel que l’on est
  • Se faire accompagner : un coaching Verslerebond vous permettra de vous mettre en action et d’avoir le « POUVOIR » du « JE« 
  • Chercher les origines du problème, identifier les origines de sa souffrance (réellement)
  • Passer à autre chose, passer à l’action, transformer ses plaintes en action
  • Changer son regard

Dans le travail : Le syndrome de Calimero au travail est donc difficile à gérer à cause de leurs plaintes fréquentes qui peuvent rapidement démotiver une équipe.
Bien souvent, la personne ne s’aperçoit pas de son attitude, c’est inconscient.

Pour aller un cran plus loin …

Le bénéfice de la plainte

Râler c’est être en désaccord, se plaindre c’est chercher le réconfort. Il y a un besoin d’expression dans la plainte : verbaliser permet de décharger et de soulager. Se plaindre donne la possibilité d’équilibrer le psychisme de tous, de l’individu comme du groupe : c’est un acte fédérateur.
Libérer sa plainte en la verbalisant diminue le risque de développer des maladies psychosomatiques. Par leur franchise, les personnes atteintes du syndrome de Calimero disent au monde « Ne vous habituez pas à l’injustice ! ».
La plainte ponctuelle se veut donc bénéfique ; de plus, sa fonction est de faire évoluer une problématique. Lorsque l’apitoiement devient récurrent, répétitif et que la personne qui se plaint tout le temps en fait un schéma d’être, une façon d’exister dans la relation, alors on parlera effectivement d’un syndrome de Calimero.
C’est l’installation dans la durée qui est signifiante. En effet, certains sont comme bloqués dans cette plainte de l’existence, ils ne parviennent plus à s’exprimer différemment, comme si c’était devenu leur seul moyen d’être au monde.

D’ailleurs, ils font tellement part de leurs contrariétés, qu’il ne laisse pas de place aux autres pour s’exprimer. Les conversations tournent souvent autour d’eux et de ce qui ne va pas dans leur vie.

Dans le cas d’un syndrome de Calimero, l’individu intègre comme croyance limitante que se plaindre est le seul moyen d’attirer l’attention d’autrui. Sa faible estime de lui renforce cette idée. Malheureusement, ce besoin peut épuiser l’entourage sur le long terme, le poussant à fuir, ce qui va renforcer le syndrome de la personne évitée.

L’injustice passée

Faire son calimero se reconnaît à travers une injustice passée. On retrouve le syndrome de Calimero chez les individus qui n’arrivent pas à vivre autrement qu’en étant centrés sur leur souffrance, provoquant en eux un mal-être permanent. Ils font part d’un chagrin persistant, sous la forme de plaintes insistantes, se sentant victimisés et incompris.
Ils demandent une attention soutenue de l’entourage et un réconfort constant, ce qui devient une source d’épuisement pour les proches.
Les Calimero sont en réalité face à une difficulté d’expression de leur véritable souffrance. Celle-ci est généralement en lien avec des expériences infantiles ayant apporté un lot de malheurs et donc, d’injustices, dont ils n’ont jamais parlé.
Ils n’ont pas été entendus par la famille et n’ont pas pu être rassurés. Ils peuvent avoir subi de la honte, voire de l’humiliation, ou encore des phases d’abandon et de rejet.
Le fait d’être victime d’injustice à un âge précoce, manquer de protection et de consolation, va enraciner un sentiment d’impuissance chez l’enfant ou l’adolescent. Les personnes Calimero ne se plaignent pas de quelque chose d’actuel, mais d’ancien, et craignent de voir revenir ces injustices. Elles se parent d’un masque plaintif, qui cache des problématiques bien plus conséquentes.

La blessure de l’injustice est habituellement à l’origine du syndrome de Calimero. Cette blessure émotionnelle (les 5 blessures de l’âme : abandon, trahison, rejet, humiliation, injustice) donne à l’individu un sentiment persistant de persécution et d’inégalité dans sa vie quotidienne.

Le masque social

La pudeur du Calimero le fera s’insurger contre une broutille (le café qui brûle, le train en retard…) pour éviter de parler directement de faits intimes et souvent plus graves : problèmes d’argent, de couple ou encore de santé.
Ces individus ont tendance à se révolter contre des événements du quotidien sans importance, pour ne pas évoquer leur réelle blessure. Ainsi ils déchargent leur douleur sur quelque chose de superficiel. Cette attitude est inconsciente, ils ne s’en rendent pas compte.
Ces plaintes, verbales ou somatiques, cachent une colère voire une agressivité impossible à dire.
Au départ victime, le Calimero peut vite devenir un tortionnaire pour son entourage. Les proches cherchent à aider, mais n’y arrivent pas de façon durable. Lassés par les jérémiades, ils en viennent à le délaisser : le Calimero exprimera alors que les autres le fuient et plongera de nouveau dans son apitoiement. On dit alors que la personne est en train de faire son calimero.
Bloqués dans leurs plaintes, ils veulent pourtant se faire entendre et montrer leur souffrance. La difficulté demeure dans le fait de savoir si l’injustice évoquée est réelle. Par exemple, lors d’une phase de burnout, il y a une forme de fragilité, ne relevant pas de l’immaturité. Le syndrome de calimero au travail est donc difficile à gérer à cause de leurs plaintes fréquentes qui peuvent rapidement démotiver une équipe.
Cependant, les Calimero restent dans la posture de l’enfant, attendant le réconfort d’autrui. Bien souvent, ils font part non pas d’une injustice fondée, mais d’une insatisfaction, ce qui diminue leur crédibilité auprès de l’entourage.

Cette attitude peut être totalement inconsciente : ces personnes ne se rendent pas compte d’un comportement d’évitement auprès de ses proches et collègues, comme auprès d’elle-même. Métaphoriquement, on pourrait dire la poussière (les problèmes) est mise sous le tapis (le syndrome de Calimero).

Les plaintes en ressassant régulièrement sur les même sujets (tourner en boucle) rassurent le biais cognitif de confirmation. Le biais de confirmation est un biais cognitif. D’instinct, l’esprit humain va rechercher en priorité les informations qui confirment sa manière de penser. A contrario, il va négliger tout ce qui pourrait la remettre en cause. Ressasser tous vos malheurs devient alors une manière de vous rassurer et de confirmer vos interprétations : « C’est vrai que tout tourne toujours mal pour moi ».

Une tendance à la victimisation

Chez les individus souffrant du syndrome, on retrouve une tendance à la victimisation assez forte. Les plaintes sont extrêmement fréquentes, sous forme de lamentations, mais concernent systématiquement des sujets superficiels et bénins. Ils vont employer des mots en lien avec la persécution et exprimer ce type de phrase : « C’est toujours à moi que ça arrive ! ; j’en ai marre !! ». Généralement, les reproches injustifiés sont répétés et ils ressentent une insatisfaction permanente.
La réprimande est courante. Plutôt ancrés dans l’opposition, toutes les interprétations qu’ils émettent tendent à la négativité. L’humeur est globalement terne, avec des bougonnements courants et un pessimisme de fond envahissant.
Tourmentés, les Calimero pensent qu’un fatalisme les accompagne constamment et craignent d’être mal considérés : en effet, ils vivent dans la crainte de se voir manquer de respect ou d’être rejetés. Il y a une grande difficulté à éprouver de la satisfaction dans le temps. Leur estime d’eux-mêmes est très mauvaise.
Ce fonctionnement prenant une place habituelle dans leur quotidien, ils peuvent s’y complaire en se victimisant, restant englués dans des ressentiments négatifs. Mais ils n’ont pas conscience de cette posture opprimée, même quand l’entourage leur en fait part. Les proches finissent par s’éloigner, n’arrivant plus à supporter le poids des jérémiades. En conséquence, le Calimero peut se replier sur lui, éprouvant un sentiment de solitude, menant parfois à un état de déprime, voire à une forme de dépression et à l’envie de rester chez soi.
Les personnes qui souffrent du syndrome de Calimero peuvent reproduire le schéma de la dépendance affective en cherchant l’attention d’autrui. Dans ce cas précis, il cherche cette attention à travers les plaintes fréquentes.

Il est plus rassurant de considérer d’être une sorte de figurant dans sa vie, à qui il arrive des choses, plutôt que de penser que nous sommes un acteur de notre existence, étant responsable de nos propres décisions. Attention, nous ne sommes pas responsables de tout ce qui nous arrive. Mais, nous avons notre part de responsabilité dans de nombreux événements du quotidien.

Un ancrage dans l’opposition

On retrouve plusieurs types de Calimero : tous, homme ou femme, portent un masque pour ne pas parler d’eux, pour ne pas verbaliser leur vraie détresse. La douleur est profonde et il s’agit de garder l’autre à distance, parfois même en se montrant insensible.
Si la blessure d’injustice est généralement à l’origine de la souffrance, tout le monde peut faire son Calimero, à la suite d’un événement de vie fragilisant ou difficile à vivre.
Mais d’autres situations peuvent faire naître un syndrome de Calimero. Par exemple, lorsque l’individu a grandi entouré par une famille fortement engagée contre l’injustice, il y aura une tendance à reproduire ce schéma. Quelquefois, c’est la personne qui se plaint tout le temps elle-même qui a vécu une injustice à l’âge adulte et qui va l’étendre dans tous les domaines de sa vie.
Les Calimero dits pessimistes d’où l’expression faire son calimero, sont focalisés sur ce qui ne va pas : ils sont dans une forme de refus de l’insatisfaction. Ils ne peuvent pas accepter que les choses n’évoluent pas comme ils l’entendent. Certains, plus nihilistes, ne veulent pas aller bien et tout est porté à interprétation négative.
Enfin, d’autres se plaignent constamment pour avoir la vedette. Ils se mettent en scène, car c’est l’attention d’autrui qu’ils souhaitent attirer. Souvent, il s’agit de créer un monde imaginaire pour provoquer de la pitié.

Les expressions de Calimero

Si ces phrases font partie de votre quotidien, alors vous souffrez potentiellement du syndrome du petit poussin zézayant :

  • C’est vraiment trop injuste !
  • C’est toujours sur moi que ça tombe.
  • Je passe toujours après tout le monde.
  • Rien ne se passe jamais comme il faut pour moi.
  • Les autres ont toujours de la chance, mais moi, rien ne me réussit !
  • Les gens ne me comprennent jamais, ils sont toujours contre moi.
  • Je suis vraiment maudit, tout tourne toujours au vinaigre pour moi.
  • Tous des cons !!

Il y a deux points communs à toutes ces phrases : vous n’êtes pas responsable de ce qui vous arrive et tout est constamment contre vous. Le but ici n’est pas d’accuser. La souffrance est réelle. Toutefois, il est nécessaire de prendre conscience de la situation pour pouvoir aller mieux et sortir de ce mal-être permanent.

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Mon crédo : travailler ensemble dans sa diversité, créer un vrai lieu de rencontre avec Soi, les autres et son environnement.

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